La Distylerie

Notre hameau de stages et de séjours,  » La Distylerie  » se situe au bord de la Saône, sur la « Voie Bleue », dans le sud de la Bourgogne, au cœur d’un riche patrimoine naturel et historique (Mâcon, Tournus, Cluny), 46°26’51.64″N,  4°53’35.03″E

Restaurée pour accueillir confortablement des groupes,  » La Distylerie  » est composée de plusieurs bâtiments (ateliers, halles, scène et salle de travail théâtral, salle de réunion, bibliothèques beaux-arts, nature et spectacles, patios, logements, pavillon d’été,…), d’un étang, d’un jeu de pétanque, de terrasses, d’ombrages, de prés et de bosquets.

Le logement est, en principe, en chambres individuelles, chacune décorée selon un thème, dans « le Manoir », « l’écluse » « la Péniche » ou « la Distylerie »

Quelques écrivains et non des moindres, se sont laissés inspirer par ces environs. Un de ces textes est d’Antoine de Saint-Exupéry, extrait de « Lettre à un otage » chap. 3.

« C’était par une journée d’avant-guerre, sur les bords de la Saône, du côté de Tournus. Nous avions choisi, pour déjeuner, un restaurant dont le balcon de planches surplombait la rivière. Accoudés à une table toute simple, gravée au couteau par les clients, nous avions commandé deux Pernod. Ton médecin t’interdisait l’alcool, mais tu trichais dans les grandes occasions. C’en était une. Nous ne savions pourquoi, mais c’en était une. Ce qui nous réjouissait était plus impalpable que la qualité de la lumière. Tu avais donc décidé ce Pernod des grandes occasions. Et, comme deux mariniers, à quelques pas de nous, déchargeaient un chaland, nous avons invité les mariniers. Nous les avons hélés du haut du balcon. Et ils sont venus. Ils sont venus tout simplement. Nous avions trouvé si naturel d’inviter des copains, à cause peut-être de cette invisible fête en nous. Il était tellement évident qu’ils répondraient au signe. Nous avons donc trinqué !

Le soleil était bon. Son miel tiède baignait les peupliers de l’autre berge, et la plaine jusqu’à l’horizon. Nous étions de plus en plus gais, toujours sans connaître pourquoi. Le soleil rassurait de bien éclairer, le fleuve de couler, le repas d’être repas, les mariniers d’avoir répondu à l’appel, la servante de nous servir avec une sorte de gentillesse heureuse, comme si elle eût présidé une fête éternelle. Nous étions pleinement en paix, bien insérés à l’abri du désordre dans une civilisation définitive. Nous goûtions une sorte d’état parfait où, tous les souhaits étant exaucés, nous n’avions plus rien à nous confier. Nous nous sentions purs, droits, lumineux et indulgents. Nous n’eussions pas su dire quelle vérité nous apparaissait dans son évidence. Mais le sentiment qui nous dominait était bien celui de la certitude. D’une certitude presque orgueilleuse. »