Art et artisanat depuis 25 ans

Construite en 1886

De la Distillerie ...

La famille Ducoté de Lyon s'installe à Fleurville en 1886 et y construit un manoir au bord de la Saône pour en faire sa résidence principale. Le domaine s'étend sur 2 hectares, mais les terres sont inondables et la culture y est compliquée. Les Ducoté construisent une distillerie pour se lancer dans la production de marc et eaux-de-vie à partir du raisin du Vérizet. Les tonneaux sont transportés depuis les halles de stockage par un attelage de chevaux, qui permettent de charger les bateaux pour Lyon en partance du petit port de Fleurville, situé devant le manoir.

... à la distylerie

La distillerie connaîtra plusieurs propriétaires et le domaine sera divisé au fil des ans, abritant tour à tout une fabrique de pisé (fabrication en terre crue), un charpentier, ainsi que des restaurateurs. C’est avec Danièle Mussard et Michel Froidevaux que la propriété Ducoté sera reconstituée et même étendue, avec l’acquisition de grand parc ombragé qui jouxte la propriété, anciennement propriété du restaurant du port qui y organisait des jeux de boule lyonnaise.

1998

L'ancienne distillerie de Fleurville, transformée en espace d'art et de création par Danièle et Michel va accueillir en 1998 les premiers stages à Fleurville. Théâtre, peinture, sculpture, tissage, vannerie etc. sont enseignés durant l’été par des professeurs émérites, depuis 25 ans.

2024

En décembre 2023 la Distylerie est reprise par Silvia, Laurent et leur fille Lina, qui assurent un nouveau départ dans la continuité.  Les stages d'art et d'artisanat sont organisés de juin à octobre. La Distylerie accueille également des séminaires professionels, mariages et événements.

Antoine de Saint-Exupery

"C’était par une journée d’avant-guerre, sur les bords de la Saône, du côté de Tournus. Nous avions choisi, pour déjeuner, un restaurant dont le balcon de planches surplombait la rivière. Accoudés à une table toute simple, gravée au couteau par les clients, nous avions commandé deux Pernod. Ton médecin t’interdisait l’alcool, mais tu trichais dans les grandes occasions. C’en était une. Nous ne savions pourquoi, mais c’en était une. Ce qui nous réjouissait était plus impalpable que la qualité de la lumière. Tu avais donc décidé ce Pernod des grandes occasions. Et, comme deux mariniers, à quelques pas de nous, déchargeaient un chaland, nous avons invité les mariniers. Nous les avons hélés du haut du balcon. Et ils sont venus. Ils sont venus tout simplement. Nous avions trouvé si naturel d’inviter des copains, à cause peut-être de cette invisible fête en nous. Il était tellement évident qu’ils répondraient au signe. Nous avons donc trinqué !"

Antoine de Saint-Exupéry, Lettre à un otage, 1943

Philip Gilbert HAMMERTON

"Finalement, nous sommes arrivés à proximité du pont suspendu de Fleurville; comme Stephen halait vivement l’Arar, suivant le virage sous le pont, ce n’était pas pour le bateau que je me sentais anxieux. Je désirais voir une certaine personne, et elle était là, lavant dans la rivière ! Vous pouvez vous demander pourquoi un si fort désir de rencontrer cette lavandière-là. La raison est qu’elle cuisine à merveille et que son mari tient un petit bistrot. Il est réellement extraordinaire de voir la façon dont on est servi dans quelques-uns de ces humbles établissements de la Saône : il faut le reconnaître. Nous avons fait un déjeuner de princes : un gros melon mûr, un plat de poissons extrêmement frais, du poulet sauté, d’excellents fromages et une abondance de poires, pêches, et raisins pour le dessert, le tout servi avec une élégance et une propreté irréprochables. Dans la pièce ou nous avons pris notre repas, la vue donne sur la Saône. Au cours d’un précédent voyage, ayant dîné ici, nous avions une vue parfaite sur le Mont Blanc durant tout le repas. Notre hôte ignorait totalement que le Mont Blanc était visible de sa fenêtre; il l’avait toujours pris pour un nuage."

Philip Gilbert Hammerton, Un voyage d’été sur la rivière Saône, 1887

Jean-Paul Sartre

Le jeune Jean-Paul a 18 ans en 1923, lorsqu'il vient passer ses vacances à Fleurville, chez sa tante. Sa mère, Anne-Marie est issue d’une famille d’intellectuels et de professeurs alsaciens, les Schweitzer qui y possède une maison de vacances au bord de la Saône. Sartre se lance à la nage dans les eaux de la rivière et manque de s'y noyer. Secouru par sa famille, il en sort indemne mais sa vanité en prend un coup. Humilié par cet épisode, il ne reviendra plus à Fleurville.